La Roue de Médecine
Une vision
La Roue de Médecine Amérindienne telle que présentée par ces deux auteurs de référence, Kenneth Meadows dans Médecine de la Terre et Sun Baer dans La roue de la médecine, une astrologie de la Terre Mère s’inscrit dans le courant néo-chamanique. Elle n’est pas une pratique renvoyant à un lointain passé qui aurait évolué jusqu’à nos jours. Elle n’est pas non plus pratiquée par tous les peuples premiers.
Pour Meadows, la roue de médecine est «l’esprit des enseignements de la médecine de la Terre, préservés oralement de génération en génération». Pour Sun Bear, elle est «le fruit d’une vision». Ces enseignements, que l’on peut qualifier de base de l’astrologie amérindienne, furent retranscrits sous la forme de cette roue, pour qu’ils «reprennent vie, à un Age où il deviendrait à nouveau possible de les mettre en pratique, dans un monde où la Terre elle-même serait en grande souffrance et parmi des gens qui ne seraient pas nécessairement des descendants d’Amérindiens ( Meadows p.14)
La Roue de Médecine serait donc une carte du monde contenant la quintessence des enseignements spirituels liés à la Terre-Mère ainsi qu’une boussole dans un monde qui a perdu ses repères.
Le cercle
Stonehenge
art aborigène (Australie)
La roue a pour forme le cercle. Le cercle fut considéré dans de nombreuses cultures à des époques différentes comme un contenant qui représentait l’univers. les Amérindiens l’appellent «Wakan-Tanka , le Grand Tout qui contient l’intégralité des choses existantes»
La roue peut être considérée comme un cercle sacré aux interprétations multiples autour duquel nous voyageons durant notre vie. En le parcourant et méditant à chaque étape, il amène celui qui y est initié à se reconnecter à son environnement et à retrouver un équilibre sur les plans physique et spirituel. Dans ce sens, la roue peut être utilisée comme un remarquable outil de développement personnel.
La signification du terme «Médecine» est assez éloignée de l’emploi que nous en faisons dans nos cultures occidentales. La «Médecine» des Amérindiens, « est une énergie, une force vitale, inhérente à la Nature » (p.14). Voyager autour de la Roue de Médecine, c’est s’engager de tout son corps, de tout son mental, de toutes ses émotions et toute son âme dans une aventure de résonance avec les énergies et vibrations de notre Terre. «Médecine» signifie aussi « pouvoir» dans la terminologie des Amérindiens et le «pouvoir» c’est la « connaissance». C’est pourquoi Kenneth Meadows définit la Roue de Médecine comme « le Cercle de la Connaissance qui nous confère un pouvoir sur notre vie».
Renaissance des enseignements de la Terre
Notre monde s’est égaré dans des voies d’expérimentation très éloignées de sa nature originelle. Il est devenu urgent de renouer avec nos origines, pour rétablir l’équilibre humain, spirituel, politique et écologique.
La Roue de Médecine est une digne héritière de ces anciens enseignements spirituels. Les étudier et les vivre concrètement, peut permettre à l’homme contemporain, en mal de liens et d’appartenance, de se reconnecter à sa source première, à son état de fils et filles de la Terre. C’est peut-être la plus belle chose qu’enseigne la Roue de Médecine: retrouver notre équilibre en renouant notre lien à la Terre. Retrouver cet état, peut être la clé d’une guérison et d’un avenir possible pour nous-mêmes mais aussi pour notre Terre parce que nous, hommes, animaux, minéraux et végétaux sommes tous reliés les uns aux autres dans un équilibre subtil et harmonieux. Retrouver cette harmonie, apportera la sérénité, valorisera la diversité et la différence, tout en privilégiant l’égalité, parce que toute chose vivante sur cette Terre a le même droit à la vie.
Se réapprorier cet enseignement, c’est se poser la question aujourd’hui de comment «je marche sur la terre», version amérindienne de «comment je vis ma vie» à tous les échelons du plus intime à l’engagement dans le collectif.
Les Fondements de la Roue
La structure de base de la roue est simple. Je peux la fabriquer moi-même à l’intérieur ou en pleine nature avec quelques cailloux. Je peux l’emporter avec moi en voyage et l’utiliser pour méditer aux moments clés du cycle de l’année ou lors de rituels en groupe.
La base est une croix à quatre branches qui représentent les quatre points cardinaux, l’Est à droite, le Sud en bas, l’Ouest à gauche et le Nord en haut. A l’intersection de ces branches, au centre il y a la Source de toute création mais aussi ma propre conscience individuelle. Pour me déplacer autour de la roue, je me place au centre et tourne dans la direction des aiguilles d’une montre, en commençant à l’Est.
EST
SUD
En me tournant vers le Sud, je suis à midi de mon voyage sur la roue, quand le soleil est au zénith et par extension en été et à l’adolescence de ma vie. En méditant sur le soleil au zénith, je prends conscience de la confiance et de l’enthousiasme de chaque être vivant en la Vie, en sa croissance et son devenir.
A ce moment de l’année, la nature entière croît et s’épanouit avec confiance en ses propres forces et dans un don total d’elle-même.
En traversant le sud et l’été, je peux apprendre de la croissance, de la confiance en soi, de la générosité du coeur. C’est en été que je peux voir s’enraciner, prendre forme, se réaliser et fructifier mes visions du printemps. La nature m’offre tous ses fruits et me permet de développer mes sens. J’observe, je sens, je cueille, je goûte et je remercie pour tous ces cadeaux que m’offre ma Mère la Terre et je les reçois comme un don d’Amour inconditionnel. Chaque végétal a besoin d’eau pour germer et croître et chaque organisme vivant est constitué principalement d’eau. C’est la puissance élémentaire de l’eau qui est associée à la direction du Sud. Cette source de vie associée au soleil est semblable à l’amour humain qui permet à l’enfant de s’épanouir harmonieusement. Elle véhicule non seulement la vie mais toutes nos émotions. En méditant en direction du sud, je peux apprendre à mieux ressentir mon environnement immédiat, à mieux respecter ses valeurs pour y vivre en harmonie.
OUEST
NORD
Les quatre animaux: l’aigle, le coyote, le grizzli et le bison sont appelés Esprits Gardiens des quatre directions.
Les équinoxes et solstices
Après avoir fait un premier tour de la Roue, je peux maintenant la compléter par quatre autres branches qui marqueraient le début de chacune des saisons. Je commencerai par l’équinoxe de printemps le 21 mars, jour ou le jour et la nuit sont de longueur égale. Puis je place une autre branche pour le solstice d’été le 21 juin, le jour le plus long de l’année. J’ajoute l’équinoxe d’automne le 21 septembre et le solstice d’hiver le 21 décembre, la nuit la plus longue de l’année. Ces jours étaient aussi célébrés dans les traditions pré-chrétiennes de notre Europe celte et on assiste à un renouveau de ces rituels liés au cycles saisonniers de la terre.
Les lunes
Un outil de développement personnel
Ce qu’il y a de fascinant en tournant autour de cette Roue de Médecine c’est la possibilité qu’elle offre de dépasser l’idée que les énergies à l’oeuvre à notre naissance nous retiendraient enfermés dans des comportements déterminés et non négociables . Il n’y a rien de déterminé dans la Roue de Médecine. En tournant, en suivant les rythmes et les cycles de la terre, je visite chacune des forces à l’oeuvre, m’en imprègne, apprends d’elle et essaie de l’ intégrer. Et ce faisant, à chaque passage, au fil des étapes, des mois et des années, je progresse, je m’enrichis, j’évolue, je développe ma conscience, je retrouve un équilibre, en même temps que je renoue avec ce lien perdu à ma Terre-Mère, avec mes origines et mes racines.
En embarquant pour un voyage autour de la Roue de Médecine, on prend donc bien un billet pour un périple initiatique à travers le cosmos, les mystères de la vie, la science de la Terre et l’histoire de l’Homme. Voyager sur la roue, c’est découvrir des niveaux d’interprétations multiples et complexes qui passent de l’individuel au transpersonnel, du quotidien à l’infini.
terre-mere été 2010
(2011, initiation au chamanisme et à la "roue de médecine", cf www.terre-mere.ch)
Merci pour ce bel article !!!
RépondreSupprimerPar contre je suis un peu perdu avec les points cardinaux et les éléments ...
Dans un de mes livres la terre est au sud, le feu au nord etc ...
J'ai découvert sur un blog de chamanisme aussi, que cela dépends de notre lieu géographique, et que pour nous en europe la terre est au nord ...
Et dans votre article la terre est à l'ouest ...
Du coup je ne sais plus ... Pourriez vous m'expliquer qu'elles sont les correspondances s'il vous plait ? Et pourquoi tant de différences ?
Merci d'avance,
Bonjour Jed. Une petite réponse un peu tardive. Merci pour l'intérêt que vous portez à cet article.
RépondreSupprimerPour offrir un début de réponse:
- Je pense qu'il y a souvent confusion avec l'astrologie solaire ou l'est (le bélier) se trouve à gauche, l'ouest, la balance, à droite.
- la roue étant un cercle, ce n'est pas important qu'on commence à la visiter à gauche, à droite en haut ou en bas mais ce qui est important c'est de respecter la correspondance entre l'élément et la direction. le feu est associé à l'est, l'eau au sud, la terre à l'ouest et le vent au nord.Et ça, ça ne change pas. Que ces directions soient lues dans un sens ou dans l'autre, ce n'est pas ça qui est le plus important. Il ne faut pas faire de confusion dans les graphiques entre haut-nord, bas-sud, droite-est et gauche-ouest. Celà dépend effectivement de notre position d'observateur sur la roue.
Regardez bien dans votre livre, le feu est peut-être en haut de la roue mais n'est pas associé au nord mais à l'est.... vous me suivez? :-)