Les plantes au quotidien
Vivre le chamanisme au quotidien nous amène à renouer une relation intime avec la nature. Les mains dans la terre, ou l’oeil averti qui furète dans les talus de nos périphéries de villes, dans les champs, prairies et sous-bois, les narines ouvertes aux senteurs, quel bonheur de sentir se réveiller en nous cet instinct des hommes et femmes médecine qui à travers les siècles ont diété cet inestimable réservoir végétal de notre Mère-Terre au potentiel de diversité jamais égalé.
On trouve dans le règne végétal, de quoi se nourrir, se soigner, se purifier et même de quoi modifier la fréquence de vibration de lieux ou de personnes, pratique qu’on appelle fumigation.
Dans l’univers chamanique, on nomme diète l’acte de visiter et emprunter l’esprit ou le pouvoir d’une plante dans une intention de guérison. Dans cette dimension, chaque plante a son esprit au-delà de sa fréquence ou de sa vibration et c’est grâce à l’esprit de la plante que le praticien chamanique peut entrer en contact avec elle. La relation de la plante est donc personnelle avec chaque personne.
Une vraie diète chamanique se prépare. Il est conseillé de ne pas consommer de graisses, d’alcool, de sel et de sucre pendant les jours qui précèdent et suivent la prise de la plante. Mais nos modes de vie ne s’y prêtant pas toujours, nous pouvons rester plus modeste. A notre niveau, nous veillerons à expérimenter l’esprit d’une plante en l’utilisant ou la consommant pendant quelques jours de différentes manières et en observant comment cette plante nous parle.
On peut commencer très simplement par se promener régulièrement dans la nature et accueillir ce qui est là au gré des saisons et vivre avec ce qui pousse, croît, s’épanouit et meurt. Certaines plantes sont emblématiques des énergies de la saison, de la lune de leur croissance et ont été hissées par les Amérindiens au rang de plantes sacrées ou plantes de pouvoir. Il est intéressant de noter que certaines de ces plantes sont aussi des plantes mises au premier rang dans d’autres traditions. Le gui par exemple, totem végétal de la dernière lune d’automne, était aussi la plante sacrée des druides. Il faut aussi savoir être souple et s’adapter à ce qui y pousse sous la latitude sous laquelle on vit.
Pour diéter une plante, il faut déjà l’observer dans son environnement naturel et porter une attention particulière à la manière dont elle prend racine, dont elle se propage, le terrain qu’elle choisit, mais aussi sa forme, sa taille, sa couleur, son parfum ou son chant. Puis on peut la cueillir en ayant au préalable demandé l’accord des esprits de la nature.
C’est un vrai dialogue qui s’installe entre les esprits et le cueilleur. Faut-il utiliser la racine, la tige, les feuilles, l’écorce ou les fleurs et les fruits? Faut-il la diéter en usage interne, la mâcher, la boire en tisane, en décoction ou en usage externe, s’y baigner, l’appliquer en compresses, en onguents, en faire des sachets d’odeurs et encens pour fumigations? La manière dont il faut cueillir et diéter une plante est donnée par l’esprit même de la plante au moment où la personne le lui demande.
La cueillette doit se faire par temps sec, si possible en évitant les endroits pollués et en choisissant des lieux où la plante pousse en abondance de manière à ne pas piller les sites.
Dans une plante on utilise la racine, la tige, les feuilles, l’écorce, les fleurs ou les fruits sans oublier que ces différentes parties ont des constituants différents et une partie d’une même plante peut être toxique. Mieux vaut se renseigner avant de diéter. Les racines se ramassent au début du printemps et en automne. Les feuilles se récoltent en général avant la floraison et les fleurs au début de leur floraison.
On fera sécher dans un lieu sombre et bien ventilé les plantes que l’on souhaite conserver avant de les mettre dans des bocaux en verre et on renouvellera le stock chaque année.
Redécouvrir la nature à la manière des chamans, c’est entrer dans cette communication particulière avec ses esprits. C’est s’aventurer dans une dimension extraordinaire où l’on peut ressentir, voir et entendre comment se manifestent les esprits des plantes, des fleurs, des arbres et des minéraux. C’est finalement expérimenter dans quelle mesure ces esprits peuvent nous aider à retrouver santé et harmonie.
été 2010 terre-mere
Ouvrages de références
Flore complète portative de la France, e la Suisse et de la Belgique. G.Bonnier, éd. Librairie générale de l’enseignement.
Le livre des plantes médicinales et vénéneuses de France. P- Fournier, éd. Lechevalier
Secrets et vertus des plantes médicinales. Sélection du Reader’s Digest
Nos grands-mères savaient... J.Palaiseul, éd. Robert Laffont
Secrets d’une herboriste M.A Mulot, éd. du Dauphin
Larousse des plantes médicinales Larousse
L’herboristerie au quotidien, Patrice de Bonneval
Larousse des plantes qui guérissent Dr. G. Debuigne, éd. Librairie Larouse
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